
	                           Cueillette de l'absinthe
Sonnet de l’absinthe
	Absinthe, ô ma liqueur alerte
	Il me semble quand je te bois
	Boire l’âme des jeunes bois
	Pendant la belle saison verte.
	 
	Ton frais parfum me déconcerte
	Et dans ton opale je vois
	Des cieux habités autrefois
	Comme par une porte ouverte.
	 
	Qu’importe, ô recours des maudits,
	Que tu sois un vain paradis,
	Si tu contentes mon envie ;
	 
	Et si durant que j’entre au port,
	Tu me fais supporte la vie,
	En m’habituant à la mort.
Raoul Ponchon
	
	
	La consommation d'absinthe, et donc sa fabrication, étaient interdites en France par des lois datant de la fin du 19° siècle et très récement abrogées. On peut y voir l'influence, à l'époque, du lobby des pinardiers, l'alccol industriel par synthèse (la formule chimique de l'éthanol étant fort simple) revenant infiniment moins cher que celui issu de la distillation dse jus du raisin ou de la pomme. Ou une volonté de pacifier le"midi rouge" (fr.wikipedia.org/wiki/Gloire_au_17e)
	On a alors accusé l'absinthe de causer des désordres psychiatriques graves. Il semble que cela était surtout du à la présence d'alcools frelatés et entre autres de celui qui donne un goût si partculier à l'alcool dit à "brûler". Pour plus de détails : Wikipedia.
	Ces interdictions nous avient amené à négliger ce produit et à le considérer uniquement
	à titre de curiosité historique. Nous donnons cependant quelques recettes de cette "liqueur verte", qui fur extrêmement populaire et célébrée par les poètes. Ces recettes n'ont pas été expérimentées ! mais l'absinthe a un goût très fin comme on le constatera en mâchant quelques feuilles. Et les absinthes ont un goût "vert" inimitable. 
Le procédé est, souvent, légèrement différent de celui de la fabrication des liqueurs. Dans un premier temps, il y a comme d'habitude, macération des produits suivie de distillation. Dans un second temps, on ajoute parfois de l'eau et de l'alcool, puis dans un troisième temps, on colore parfois le produit par une nouvelle macération.
Les recettes
Pour que le liquide ne fut pas trouble, on gardait pour le produit final, un degré alcoolique élevé, au moins 55° à 60°, parfois 75° ou 80°
L'absinthe, comme le pastis, se buvait coupée plus ou moins d'eau, et légèrement sucrée. L'eau était versée sur une cuillère spéciale, reposant sur le verre et ayant des trous, et sur laquelle était posée une pierre de sucre. L'absinthe prenait alors une couleur blanche ou verte, comme, de nouveau, pour le pastis.
Faire macérer puis distiller les produits suivants :
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Obtenir1 litre de produit final
Absinthe superfine
Faire macérer puis distiller les produits suivants :
Distiller jusqu'à obtenir un litre de produit final.
Absinthe de Montpellier
Faire macérer puis distiller les produits suivants :
On arrête la distillation à un litre de produit fini.
On colorie ensuite en faisant macérer :
Hysope 35 gr
Mélisse 35 gr
Petite absinthe 50 gr
Absinthe de Lyon
Faire macérer puis distiller les produits suivants :
On colorie ensuite en faisant macérer :
Mélisse 8 gr
Petite absinte 8 gr
	Hysope 4 gr
	Véronique 4 gr
Absinthe de Nîmes
Faire macérer puis distiller les produits suivants :
On recueille le produit final jusqu'à ce qu'il titre 75 °
Absinthe suisse blanche
Faire macérer puis distiller les produits suivants :
On recueille le produit final jusqu'à ce qu'il titre 75 °.
Comme le nom l'indique, on ne colorie pas.
Absinthe suisse de Pontarlier
On retire 1 litre de produits distillé
Pour colorier, on fait macérer le produit final avec :
Petite absinthe 10 gr
Hysope 5 gr
Mélisse 5 gr.
	
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	Illustrations BNF