LA DISTILLATION
I. LE PRINCIPE
Distiller consiste à chauffer (source de chaleur) un liquide dans un récipient hermétiquement fermé (la cornue), sauf à un endroit d'où sort un tuyau. Ce tuyau conduit les vapeurs qui s'évaporent dans un système qui les refroidit (colonne de distillation) puis, après ce refroidissement, les conduit à un récipient où le liquide est recueilli. Tout système qui répond à la définition ci-dessus peut faire l'affaire.
1. La source de chaleur
2. Le ballon ou la cornue 3. Le bain--marie 4. Sortie de l'eau de refroidissement 5. Refroidissement du produit 6. Recueillement du produit 7. Arrivée de l'eau de refroidissement |
LA SOURCE de CHALEUR
Suivant la cornue, on peut distiller à feu nu ou au bain-marie. On utilisera le bain-marie pour les cornues qui ne supportent pas directement le feu. Le gaz, qui a des flammes pointues et très chaudes, fait éclater le verre, même pyrex. La CORNUE
Ce peut-être une cornue de laboratoire, ou un ballon pyrex. Dans les deux cas, on utilisera le bain-marie. La COLONNE de REFROIDISSEMENT. Il est commode de faire les frais de l'achat de cette colonne dans un magasin pour laboratoires. A défaut, on fera passer le tuyau par un récipient dans lequel on renouvellera de l'eau froide. |
Deux procédés sont possibles pour sucrer les liqueurs. Le procédé le plus simple que nous donnons pour chaque recette, consiste à dissoudre le sucre dans environ 50 CC. d'eau bouillante, à laisser refroidir ce sirop et à l'ajouter au résultat de la distillation. Cependant, si l'on veut une liqueur d'un degré alcoolique plus élevé, on peut faire l'économie du sirop et ajouter directement le sucre au résultat de la distillation. La dissolution est alors assez lente et il faut agiter l'ensemble tous les deux ou trois jours jusqu'à dissolution complète. La dissolution pourra être accélérée en utilisant un bain-marie (il faut une bouteille bien fermée.)
Nous donnons pour chaque recette, la quantité de sucre indiquée dans la recette originale. Soit que les goûts aient changé, soit que le sucre, mieux raffiné, soit plus fort, ces quantités de sucre paraissent élevées. Par goût personnel, nous nous contentons en général de 150 à 200 gr. de sucre au litre. C'est à dire que nous ajoutons 200 gr. de sucre à 800 CC. de produit distillé. Chacun décidera, en fonction de ses goûts, du sucrage qui lui paraîtra optimal.
Le TRANCHAGE.
C'est un vieillissement accéléré par réchauffement puis refroidissement. Traditionnellement, on plongeait alternativement la bouteille de liqueur dans un bain-marie puis dans de la glace pilée. Les réfrigérateurs permettent de rénover ce procédé. Le tranchage repose en effet sur un double principe.
Le premier est que l'air et donc l'oxygène se dissolvent beaucoup plus dans les liquides froids que dans les liquides chauds. Le second est que les réactions chimiques sont plus vives à chaud qu'à froid. Or le vieillissement est surtout une oxydation.
On peut donc procéder de la façon suivante : mettre la liqueur dans un récipient dans le compartiment à glace du réfrigérateur. Quelques heures après, on la verse dans une bouteille fermant hermétiquement et solide, où elle reprend la température ambiante. Ce procédé peut être renouvelé plusieurs fois
Le VIEILLISSEMENT NATUREL.
Il reste cependant irremplaçable. Quelques mois semblent un minimum. Deux ans , un maximum. Plus la recette est complexe, plus le vieillissement semble nécessaire pour fondre ensemble les éléments constituants et donner au produit le moelleux nécessaire. Mais il n'est pas nécessaire d'attendre 10 ou 15 ans, comme pour un armagnac ou un cognac, sauf peut-être si l'on utilise une eau de vie un peu raide comme alcool.
II. L'APPLICATION.
A la sortie de la distillation, le produit n'est pas très fin : il contient, dissous, des gaz de mauvaise odeur qui disparaîtront au bout de quelques jours.