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Pour composer au vrai le Poculum amatorium ad venerem duquel usaient les Anciens au fait d'amour,
Chap. XVIII
La façon pour faire les breuvandes amoureuses, que communément les Grecs appelaient : philtra et les Latins poculum amatorium. Que quand un personnage en avait jeté d'une bouche en l'autre, l'on périssait du mal d'amour ; tant que le personnage qui longuement le tenait à la bouche, s'il ne le jetait à certaine heure, il mourrait tout effréné, s'il ne jouissait du personnage qu'il prétendait. Et fût premièrement inventé par Médée. De semblable comme celui-ci en mourut le poète Lucrèce. Et ce breuvage a tant de vertu et d'efficace, que si un homme en avait un peu à la bouche et durant qu'il la tient en la bouche en baisant une autre femme, ou femme lui, et se jetant de ceci avec la salive, cela tout soudain lui cause un feu, non point feu fébricitant, n'ayant ni soif ni chaud, mais le |
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coeur lui brûle d'accomplir l'effet amoureux. Et non point en autre que celui ou celle qui lui donne le baiser, lui jetant das la bouch. Et l'amour à ces deux demeure tant longtemps et inviolable que l'un et l'autre ne peut durer sans être ensemble. Et si on venait à les séparer, tel amour quelque fois était converti en fureur. Lors l'on était contraint de faire l'Amuletum veneris, quue nous disons cauda tremula, qui n'apparaît que l'hiver : plsuieurs qui usaient de la sainte magie le savaient faire : comme fut Diotima celle qui endocrina Socrate à l'occulte philosophie et usa au temps de sa jeunesse de ctte breuvande amoureuse, et en sa vieillesse en volant user aux jeunes les venait plutot à fascine ou charmer. Mais celui-ci qui s'ensuit tient une manifeste vertu, à faire l'attraction de son semblable qui contraint la femme ou pucelle de s'abandonner et goûter ce que par conjecrure artificielle elle vient à imaginer ; mais gardes |
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bien petite fiole de verre; et quand vous serez près du personnage là où vous le voudrez jeter, mettez en alors en la bouche et le lui jettes dedans en la baisant. Le poète ( et la façon de la composition est comme il s'ensuit) Lucretius à son quatrième livre démontre en avoir usé, disant (...) Il me semble qu'il ne sera pas aliene ni étrange notre institution, si je viens à décrire comme on les faisait. Et nonobstant que aucuns ne trouveront bon que la rectette soit ici insérée, combien vraiment que encore par nul que l'on sache n'a été encore mise par écrit. Nonobstant que par l'occulte philosophie quie se faisait pardes poisons défendus du temps de Nerva, Traja, Hadrien. Comme plus amplement Apulée philosophe platonicine en l'apologie qu'il a faitcontre Emilianus et fait quelque ombrageuse mention. Mais pour ne pas sortir hors de nos limites, nos décrirons la plus principale fçon qu'il le faisait, que depuis l'inentuion de Médée alla par toute Thessalie, où les femmes en usaient fort Prenez trois pommes de mandragore et les allez cueillir tout incontinant que |
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verrez le soleil lever, et les enveloppez dans des feuilles de verbène;ne et dans la racine de mollyherbe, et les laissez jusq'au lendemain matin à la serene; et puis prendre de lapidis magnetici de la partie où elle refuse le fer ou la façon se connaît au quadrant, le poids de six grains qui soit pulvérisé sur le marbre, l'arrosant quelque peu avec le suc de la pomme de mandragore. Puis prendrez le sang de sept passereaux mâles, saignés par l'aile senestre ; d'ambre gris, le poidsde 7 grains d'orge ; de musc, le poids de 7 grains ; le dedans de la meilleure cannelle, le poids de 377 grains ; girofle et aloès fin, le poids de trois deniers ; de pourpre poisson, de chaque branche un oeillet qui soit confit et condit en miel ; macis, le poids de 21 grains ; de calamus aromaticus, le poids de 500 grains ; de racine de l'Yris Illirica, le poids de 700 grains ; de racine d'Apiy risus, 31 grains ; du vin Crétique, au double du poids de tout ; sucre finissime, le poids de 700 grains. Et le tout soit mis ensemble et bien pulvérisé et macéré dans un mortier de marbre avec pestel de bois, et cueuilli avec une cuiller d'argent.
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Et le mettez en un vaisseau en terre et le ferez bouillir sur le feu jusqu'à ce qu'il reviendra à la quantité de sucre fait comme sirop, ou julet. Et garde surtout qu'il ne soit fait deu de faulx. Et apreès qu'i aura cuit, exprime soigneusement le tout, etfort exprimé . Et le mettre dans un vaisseau eo ou d' argent ou de verre. Et quand en voudrez user, mettez en la bouche bien petit, comme ferait le poids de demi-écu... Ne faillez ce jour même d'accomplir à Vénus là où bon vous semblera, car l'augmentation qu'il fait à procréer la semence monte au cerveau et cause une fureur qui s'appelle effréné amour. Et a d'autres grandes vertus pour réjouir la persone. Mais qu'il soit fait sans le lapis magneticus, que sont incomparables. Mai pour avoir vertu et efficace pour la consécration de Vénus, est nécessaire que la pierre y soit; car par sa seule vertu la mandragore fait excitant la vertu de la semence générale expulsive, ôtant l'aspiritus.
Et notes si un personnage marié ensemble que l'amour entre eux fut froide et y eut quelque divorce ensemble
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moyennnant par le défaut de l'un ou de l'autre, même de l'homme, qui a la plus grande part est atteint de l'imperfection que la femme n'a pas, en y ajoutant des fèces, l'huile de l'ambre gris le poids de 31 grains dissous en sang de colombe blanche et mixioné avec un peu de philtre amuletique qui vient à chasser toute haine et rancoeur, pourvu qui ne peut à femme effrénée et enragée, qui par nature est maligne. Car ceci porrait la pacifier par peu de jours. mais à la fin, elle serait toujours encline à la mauvaise malignité, même quand elle est procédée de parents mauvais pleins d'occulte malice. Et serait bien possile que quelques uns de l'étude de la philosophie Platonique qui voudront juger ceci comme frivole. mais s'ls attisent bien toutes les raisons, trouveront ceci étre échappé et issu de l'Ecole (...) que pleut au souverain soleil qui est la vraie lumière de Dieu, que nul ne fut si hardi de vouloir entreprendre de la faire, hormis que par contrainte matrimoniale,
car pour en user d'amour frau
duleuse et libidineuse, ce serait mal user de son sa- voir |